Journées d’études les 5 et 6 Avril 2012.
9h30 Accueil
10h - 12h Philippe Blache (LPL)
14h - 15h Claire Beyssade (Institut Jean Nicot) :
15h - 16h Myriam Quatrini (IML) / Christophe Fouqueré (LIPN) :
16h30 - 17h30 Pierre Livet (CEPERC)
17h30 - 18h30 Samuel Tronçon (Résurgence) : les projets en cours
9h30 Accueil
10h - 12h Christian Cuxac (Paris 8)
14h - 15h Marie-Thérèse L’Huillier (Paris 8) :
15h30 - 16h15 Fanny Macé (Paris 8)
16h15 - 17h Loïc Kervajan (TALEP, LIF-Marseille)
17h30 Table ronde
Claire Beyssade (Institut Jean Nicot) :
Résumé :
Je commencerai par rappeler la part croissante prise par l’étude des
questions en sémantique et en pragmatique formelles et je montrerai en quoi
les travaux récents (comme ceux de Roberts, Büring ou Ginzburg sur le
dialogue ou ceux de Groenendijk et al. sur Inquisitive Semantics) ont
conduit à faire des questions, qu’elles soient implicites ou explicites, le
pivot de la gestion des dialogues et à repenser ce qu’est le sens d’un
énoncé en distinguant des contenus sémantiques multiples, remplissant des
fonctions dialogiques différentes. Je discuterai particulièrement deux
points :
le rapport entre contenu at issue et question en discussion
le lien entre biais et négation dans les questions, mais aussi dans les
réponses.
Christophe Fouqueré et Myriam Quatrini :
Résumé :
Ces dernières décennies, de nombreux travaux ont porté sur la formalisation des dialogues soit dans un cadre logique, soit en théorie des jeux. Nous reprenons l’approche initiée par Lecomte et Quatrini en proposant une formalisation des dialogues dans le cadre de la théorie de la démonstration, et plus précisément en Ludique. Le fait que la Ludique permette une reconstruction de la logique et qu’elle puisse s’interpréter dans le cadre des jeux en ayant l’interaction comme principe fondamental justifie ce choix pour une étude de l’argumentation.
La représentation des dialogues et des controverses s’appuie sur une notion
d’acte de dialogue. Un acte de dialogue, suivant en cela Landragin, est une "unité minimale de communication dans un contexte dialogique". Il est ancré sur une expression langagière et ouvre les lieux de continuation du dialogue. Nous ébauchons une formalisation des actes de langage présents dans les controverses comme structures séquentielles construites à partir d’actes de dialogues. Nous appliquons ce cadre au cas spécifique des dialogues juridiques en reprenant un exemple proposé par Prakken.
Marie-Thérèse L’Huillier (Paris 8) :
Résumé :
Dans cet exposé, je présenterai l’analyse
longitudinale et transversale d’une expérimentation des activités
perspectives et interactives avec le pointage et la visée "donner à
voir"
Pierre Livet (CEPERQ, Aix en provence) :
Résumé :
On peut penser les modalités comme des couples entre un amont et un aval, chacun d’eux pouvant soit être restreint par des contraintes (en amont ou à gauche) ou par une sélection (en aval ou à droite), soit amener à envisager plusieurs états (en amont, c’est un choix ad libitum, et aval cela oblige à tout envisager). On peut former des paires de tels couples, chaque appariement pouvant donner un sens un peu différent aux couples et désigner des duos différents de modalités. Il est possible de redécrire les règles positives et négatives de la ludique selon ces termes. On peut alors envisager comme en ludique des interactions, cette fois non seulement entre mêmes lieux en amont et en aval, mais entre deux duos. Il se révèle que nous pouvons formuler les conditions des actes de langage par les interactions entre un duo donné et les trois autres duos qui peuvent converger avec lui.
Loïc Kervajan (TALEP, LIF-Marseille)
Résumé :
L’enseignement du français écrit à de jeunes sourds peut être en
lui-même
source d’échec lorsqu’il se fait d’emblée par l’utilisation du
discours
métalinguistique sur le français. Or, il semble très compliqué pour un
locuteur d’appréhender l’exercice du discours métalinguistique (en tant
que
tel) si ce dernier ne renvoie pas à une langue qu’il maitrise, qu’il
manipule couramment. Par contre, la maitrise de cet exercice peut l’aider
dans l’apprentissage d’une langue seconde. Si passer par cette maitrise
n’est pas indispensable pour un entendant, puisqu’il est possible
d’acquérir une seconde langue simplement par immersion linguistique (donc
par répétition), cela devient une aide très précieuse pour un Sourd
puisque
l’immersion linguistique est impossible à réaliser. Aujourd’hui, les
enseignants de français pour les Sourds sont rarement Sourds eux-mêmes,
sont rarement couramment bilingues et, pour la plupart, utilisent quelques
gestes désordonnés pour accompagner leur démonstration « orale »
de français
signé. La LSF n’est alors jamais utilisée comme référentiel
à partir duquel
analyser des mécanismes morphosyntaxiques pour
en comprendre d’autres en français.
Dans cette présentation, je proposerai une approche descriptive de la LSF
donnant une autre vision de la richesse de cette langue, tantôt perçue - à
tord - comme moins structurée qu’une langue comme le français, tantôt
perçue comme tellement différente - voir plus riche sous certains aspects -
qu’une langue vocale que la comparaison serait hasardeuse. Pourtant, je
montrerai jusqu’à quel niveau de complexité structurelle la description
morphosyntaxique d’énoncés courts de la LSF peut nous entrainer, avec la
mise en lumière de mécanismes de contraintes d’accord particuliers.
J’évoquerai également en quoi la comparaison linguistique peut être
pertinente dans le cadre de l’apprentissage d’une langue seconde, même si
la langue première est la LSF.
Christian Cuxac : Professeur, Paris 8 - chercheur à l’UMR : SFL
(Structure Formelle du Langage)
Marie-Thérèse L’Huillier : Ingénieure d’étude,
CNRS-Paris 8
Philippe Blache : Directeur de Recherches, Laboratoire Parole et Langage,
Aix en Provence
Claire Beyssade : chargée de recherche à l’Institut Jean Nicot (ENS Paris)
Pierre Livet : professeur émérite de l’université de Provence,
chercheur
au CEPERC (Centre d’EPistémologie et d’ERgonomie Comparatives)
Myriam Quatrini : Maître de conférences, Aix-Marseille Université,
chercheur à l’IML (Institut de Mathématiques de Luminy)
Christophe Fouqueré : Professeur d’Informatique à l’université
Paris 13,
chercheur au LIPN (Laboratoire d’Informatique de l’université Paris Nord )
Fanny Macé : doctorante au laboratoire SFL (Structure Formelle du Langage),
Paris 8
Loic Kervajan : Post-doc dans l’équipe TALEP du LIF